Cet article relate mon expérience vécue lors de l’aftershow de Prince, au Jazz Café, à Montreux en Suisse, le lundi 16 juillet 2007. Ce concert fait suite à un show donné dans le cadre du Montreux Jazz Festival dans la même soirée.
Le show
Nous étions donc positionnés aux premières loges, en hauteur de vue, sur la mezzanine surplombant la minuscule scène. Mais ce n’est pas là qu’ont lieu les premiers événements.
Longtemps restée en attente, la salle s’anime tout à coup lorsque des membres du groupe sont aperçus dans le carré VIP, sur la mezzanine située à l’opposé de la notre, de l’autre côté de la fosse. Vers 2h45 Prince apparaît lui aussi, dans un superbe costume marron et portant un chapeau. Très enjoué, il fait mine de sauter par dessus la barrière. Le public en contrebas devient chaud bouillant. L’ambiance est véritablement électrique.
La scène en contrebas s’anime tout à coup et des instruments sont rapidement installés. On comprend que oui, il y aura bien un aftershow ! Il est pile trois heures du matin quand le groupe arrive sur scène, et c’est Cora Coleman qui ouvre le show avec le beat de Brick House des Commodores, mais Prince et Shelby n’arrivent que quelques minutes plus tard après des solos de cuivres, un parapluie ouvert dans les mains.
Le morceau démarre, le public répond « she’s a brick… house ! ». Shelby J assure l’ambiance en bougeant les bras vers le public, Prince livre un show intense et le public est chauffé à blanc. Tout va alors très vite. Le morceau s’enchaîne sur une version nourrie de 3121 jouée sous forme de jam. Prince pousse Renato de son piano et joue à sa place quelques instants, normal il n’y a pas de guitare sur scène ! Encore une fois le public participe au spectacle en répondant aux sollicitations de Prince.
Tout à coup Prince se tourne vers l’arrière de la scène où se trouve un Claude Nobs dansant comme un gamin et lui fait le signe « couic », et il quitte la scène aussi rapidement. C’est pas vrai, c’est déjà fini ? deux morceaux et au revoir ? Honnêtement, même si tout le monde en voulait beaucoup plus il était clair que Prince ait pu s’arrêter là et cela serait resté un moment d’anthologie.
Claude Nobs vient sur scène. Il prend le micro et demande au public d’hurler « PRRRIIIIIINNNNNNNCE » ! Il était véritablement déchainé. Il se passe plusieurs minutes sans résultat. S’étant résolu un moment à abandonner il explique au public qu’il ne faut pas être déçu, que Prince est venu spécialement à Montreux et qu’il doit repartir dès cette nuit pour Los Angeles, etc… mais il semblerait que lui même n’en croyait pas un mot, car il se ravisa et nous demanda encore, « si vous voulez qu’il revienne, criez : PRRRIIIIINNNNNNCE !! »
Après plusieurs interminables minutes, les cuivres reviennent sur scène et démarrent The Chicken, une reprise des JBs. Prince est absent, mais on devine que Nobs est dans les coulisses en train de l’inciter à jouer encore.
Et finalement le revoilà : Prince revient et lance un Get On The Boat mémorable avec une Shelby déchaînée, il arpente la minuscule scène de long en large et achève la foule d’un groove monstrueux. On ne comprend presque plus ce qui se passe, tout défile trop vite, et c’est déjà la fin. Prince ressort de scène, immédiatement suivi de ses musiciens.
Après le show
C’est fini, alors nous ressortons presque immédiatement du Jazz Café. On ne prend même pas la peine d’échanger quelques mots avec les autres fans puisqu’on est déjà tous d’accord : Prince à Montreux, ça se devait d’être exceptionnel et cela l’a été. Même si l’aftershow fut très court (35 minutes au total) personne ne s’en est plaint car les cinq années d’attente ont été largement rassasiées. Tout ceci est donc une parfaite entrée en matière pour les shows de Londres en août 2007 !
Nous rentrons vers Paris immédiatement après, avec cependant une halte permettant de dormir quelques heures dans un hôtel Formule 1 de bordure d’autoroute. Après une telle expérience, comment revenir à la vie normale ?