Cet article relate mon expérience vécue lors du concert de Prince au Flanders Expo, à Gand en Belgique, le 28 décembre 1998.
Contexte
Après l’excellent concert du Zénith du mois d’août 1998, Prince revient en Europe dès la fin de l’année pour clôturer en beauté le Newpower Soul Festival.
Pour cette partie de la tournée, il se produit dans un petit nombre de pays : en Espagne et en Allemagne principalement, mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas.
Le concert de Gand en Belgique a notre préférence, car nous connaissions bien le Flanders Expo pour y être allé en 1995. De plus le concert avait lieu pendant la période des congés de Noël, nous laissant le temps suffisant pour s’organiser. Il s’agissait également du tout dernier concert de la tournée, ce qui promettait d’être une belle fête.
Avant le show
Le voyage vers Gand se produit sans problème en voiture, et le Flanders Expo est facilement accessible. Cette fois, pas de souci de revente de billet ou de coup tordu, nous sommes bien préparés. L’attente se fait sous un temps maussade, et l’entrée dans la salle se fait sans anecdote notable. Comme quatre ans auparavant, nous constatons que le public est plutôt tranquille. Nous arrivons à squatter les gradins très proches de la scène encore une fois, même si cette fois ils semblent plus éloignés que dans notre souvenir.
La scène n’a pas beaucoup changé depuis le concert du Zénith, seules les tentures de droite et de gauche présentent maintenant des pubs pour l’album de Larry Graham, GCS 2000. Une immense banderole s’étend au dessus de la scène, portant les couleurs du « Newpower Soul Festival 98 ». Un immense Love Symbol lumineux est situé en fond de scène, et le rideau d’étoiles datant de la tournée « Diamonds And Pearls » est toujours là. Sans oublier les baffles blancs, les lampadaires en forme de palmier et les sphères changeant de couleurs.
Le spectacle débute par le show de Larry Graham. Vêtu de son éternel costume blanc à casquette de marinier, il va proposer une version démente de Thank You qui se terminera par un solo de saxo de Candy Dulfer, présente en guest star pour cette partie de la tournée. Le ton est donné, la musique de ce soir va tuer !
Après un petit speech pour promouvoir son nouveau CD, Larry nous entraîne sur la ballade Free, et bien sur l’Artiste fait son entrée ! Le public commence sérieusement à s’échauffer. Vient ensuite un jam hallucinant où Larry va passer en revue tous les sons qu’il est possible de réaliser avec une basse ! C’est le fameux Eyemagettin extrait de son album. De quoi nous laisser bouche bée, même si ces jams à répétitions peuvent lasser à la longue. Mais on ne va pas chipoter, surtout que la version de The Jam jouée ce soir est hypnotique.
Contrairement au show de Paris, Chaka Khan ne sera pas présente ce soir là et c’est tant mieux. Nous sommes maintenant prêts pour le show de Prince.
Le show
Après la pause, les premiers beats de Push It Up transpercent les baffles du Flanders Expo. Le délire est dans la salle. « Belgique, ou êtes vous ? » demande l’Artiste, « car moi, je suis ici ! » et il éclate d’un rire très « partyman-ien » ! Il faut alors se retourner car il apparaît sur une estrade au fond de la salle et sous un déluge de lumières ! En voila une nouveauté par rapport au show de Paris !
Le morceau se poursuit pour permettre à Prince de rejoindre la scène via les coulisses, avant de basculer sur un Jam Of The Year classique. Vient alors Talkin’ Loud And Sayin’ Nothing avec participation heureuse de Candy Dulfer et de l’Artiste à la guitare électro-acoustique. L’enchaînement classique a lieu ensuite, mais chaque morceau, chaque titre joué ce soir est une nouvelle fête.
Ce qui est étonnant, c’est que le groupe semble avoir beaucoup mûri. La différence se voit surtout au niveau de Kirk Johnson qui frappe fort sur ses tambours et semble beaucoup plus à l’aise à la batterie. La charmante Candy Dulfer est un nouvel élément particulièrement doué et sa présence parait si évidente sur certains titres qu’on se demande pourquoi elle n’était pas là plus tôt !
Comme pour tous les autres concerts de cette tournée, l’Artiste était dans une forme incroyable : il joue ses morceaux avec une telle énergie et une si grande conviction, que certains titres pourtant archi-connus (Purple Rain, pour ne pas le citer) paraissent tout à coup aussi neufs que s’ils venaient d’être créés !
Ce soir, nous avons droit à The Christ (version revisitée de The Cross) puis une version anthologique de One Of Us. Petite pause dans le noir, avant de repartir sur The One mais là surprise… A peine l’Artiste a-t-il prononcé le premier vers qu’il stoppe tout et enchaîne sur Let’s Go Crazy ! Là, à nouveau un enchaînement classique des hits avec concours de danse sur Kiss (avec participation d’environ 20 personnes qui montent sur scène). Vient Gett Off et sa version Houstyle après laquelle on va avoir droit à un jam techno, avec l’Artiste aux synthés, alors qu’une cage dorée bardée de lumières stroboscopiques descend doucement sur lui. Bel effet !
Vient un petit interlude aux claviers avant d’enchaîner sur Nothing Compares 2 U puis Baby I’m A Star et 1999. A ce moment, la salle se rallume et beaucoup choisissent de partir, pensant que le concert est terminé. Mais ce n’est pas fini, l’Artiste, la basse bleue en bandoulière, accompagné de Larry Graham et de toute sa troupe, enchaîne sur un Respect Yourself plein de furie furieuse, avant de partir sur une version chaloupée à la basse de Come On. Le set final comprendra Take Me With U et Raspberry Beret, couplé au coda de Mr Happy.
Au final, nous avons vécu un concert plein d’énergie (on ne le dira jamais assez !) et surtout une grande fête : souvent illuminé, le public est comme sur scène et participe à la cérémonie. L’Artiste, chante, danse, court, virevolte comme un déchaîné.
Si le show fut plus conventionnel et surtout moins long que celui de Paris, nous avons eu le sentiment que les morceaux étaient interprétés avec plus de conviction et ce concert nous laissa un très agréable souvenir.
Après le show
Aucune annonce sur un éventuel aftershow ne fut faite au micro à l’issue du spectacle, cependant nous ne souhaitions pas repartir immédiatement vers Paris. On décide d’aller faire un tour dans le centre de Gand, pour un peu de tourisme. Ce fut un peu peine perdue, car la ville, qui semble charmante au demeurant, était sensiblement endormie et calme. De plus, le temps était maussade. Le retour vers Paris fut éprouvant, sous une pluie battante et avec une circulation soutenue de camions. Mais il était clair que pour la prochaine tournée, nous étions partants pour voir des concerts dans d’autres villes que Paris.